L’intelligence collective : Co-créons en conscience le monde de demain
« Voici un ouvrage SUR l’intelligence Collective, écrit EN intelligence collective !
Cette phrase introduit le résumé de la quatrième de couverture. Ainsi l’ouvrage est une mise en abyme, les auteur·e·s font ce qu’iels prônent et se sont mis à sept pour expliquer, illustrer et donner envie de s’y mettre.
J’étais déjà assez convaincue avant mais le livre est riche et m’a beaucoup apporté. J’ai particulièrement apprécié le chapitre sur les peuples racines : l’existence depuis des siècles d’un fonctionnement en intelligence collective, entre humains reliés à l’ensemble du vivant. L’énoncé de cette réalité apporte de l’espoir, de l’inspiration, du courage.
Vous présenter ce livre, c’est aussi vous dire l’importance que la notion d’intelligence collective a pour moi, pourquoi j’appuie la proposition de Faridelle et ma pratique professionnelle dessus.
Encore un livre lu en plusieurs fois, enfin en 2 fois, j’ai commencé début 2022 et terminé, genre 18 mois après. Pendant longtemps je n’y ai pas touché, j’en ai lu d’autres ou n’ai pas trouvé suffisamment d’esprit disponible pour m’y remettre. Par contre une fois dedans, en quelques jours il était lu ! Ce qui est drôle c’est que j’ai réalisé en le reprenant que j’avais déjà très bien intégré les premiers chapitres, que j’utilisais certaines idées et exemples dans ma réflexion et mon discours. J’ai apprécié d’ailleurs cette prise de conscience, cette « preuve » que mes lectures me sont utiles, que même inconsciemment il en reste des traces. J’intègre, je me nourris, je transforme, et j’utilise, je grandis de mes lectures quoi ! je n’en doutais pas mais avec ce livre, et le fait que je l’ai lu en deux fois, je l’ai senti très fort !
Au cours de cette lecture, j’ai pris plein de notes et j’en fais une chronique à peu près six mois après, exercice totalement déconseillé en terme de gestion du temps… Mais je vais sûrement moins digresser, c’est l’avantage ! J’ai donc repris mes brouillons, et je vous livre ce qui me reste en mémoire.
L’ouvrage commence par la présentation des auteur·e·s et de leur organisation pour écrire à 14 mains, moi j’ai aimé découvrir les différentes manières de vivre et faire vivre l’intelligence collective dans leurs expériences propres, on découvre ainsi qui écrit mais aussi aussi le vécu concret de l’intelligence collective et ses applications. Leur démarche pour faire ensemble dans le respect de chacun·e, qui est explicitée dans cette présentation est l’introduction idéale à leur propos, ils font ce dont ils parlent !
Juste après vient leur définition partagée de l’intelligence coopérative (IC), explication en extraits :
J’avoue, les photos c’est un peu tricher, mais je n’avais pas le courage de retaper la définition, et je trouve intéressant la réflexion sur le terme lui même, je vous ai déjà dit que je pouvais pousser la recherche du mot à l’extrême ? Ça ne se voit pas toujours, mais je suis persuadée que chercher le bon mot est un excellent moyen de nourrir sa réflexion, de faire le tour de ce que l’on veut dire. Les mots choisis comme ceux écartés nous guident dans la construction mentale… Vaste sujet, mais je m’égare passons à la suite du livre.
Les deux chapitres suivants se penchent respectivement sur le pourquoi maintenant et sur l’importance du lien avec le vivant :
Voilà arrivé là, l’air de rien, on a lu la moitié du livre, la partie « théorique » de définition, la seconde partie c’est l’application, la pratique !
Cette seconde partie est nourrie de nombreux exemples et de mise en situation : j’aurais aimé par endroit que se soit un peu plus détaillé en terme d’application, de concret d’outillage. En même temps je me dis que c’est un domaine où il faut éviter d’appliquer des modèles et créer les siens dans lesquels on peut être pleinement soi en présence, éviter le risque de « copier » et de perdre du sens.
Je vous partage quelques éléments butinés au fil de ma lecture qui ont particulièrement retenus mon attention
il y a deux passages que j’ai envie de mettre particulièrement en avant, d’abord ils participent à la définition de ce qu’est un facilitateur et en plus ils sont reliés à la cuisine ça m’a plu 😎.
le cadre, élément fondamental de la mise en œuvre de l’IC!
les auteurs parlent de raviolis, la métaphore dit que quand les raviolis sont cuits on le sait parce qu’ils remontent à la surface, il a fallu pour que ça arrive : de l’énergie (chaleur), un liquide(eau), un élément à transformer (raviolis) et un contenant (casserole), hé bien l’intelligence coopérative c’est pareil !
Les raviolis ce sont les participants et leurs idées, la chaleur le résultat des énergies conjuguées, l’eau, l’espace interrelationnel et la membrane, le cadre nécessaire à la cuisson. Ce cadre est très important, il contient :
le lieu, l’organisateur/porteur, l’équipe de logistique,le facilitateur et le processus ( page 132 ).
Donc quelque part mon boulot c’est un peu membrane ou casserole comme vous voulez 😁.
Analogie gustative des différents rôles de facilitatrice
Selon les groupes, la posture du facilitateur évolue, iel est :
– Le gardien du cadre, celui qui fait gouter, quand le groupe découvre l’IC.
– Un facilitateur d’expérience, quand le groupe mange tout le repas, participants en voie d’autonomie.
– Accoucheur de talents, Le groupe apprend à cuisiner, le facilitatrice est en retrait, en soutien, les séances sont co-cuisinées.
– Facilit’acteur et co-facilitacteurs, Les participants élaborent la recette, facilitation tournante, les méthodes sont intégrées.
(page 152 à 154).
Je m’étais noté de terminer en expliquant l’importance de l’intelligence collective pour moi, sauf que, j’ai du mal à théoriser à ce propos, la seule chose qui me vient c’est ce que j’ai vécu ! Ces nombreuses fois où, mon esprit rencontrant ceux des autres, j’ai eu l’impression qu’on avançait, ces moments où j’ai vu l’idée surgir d’un groupe, ce « mais oui c’est ça qu’on veut » qui apparaît soudain éclatant. Pour moi c’est comme une évidence, même si c’est difficile à expliciter, mais oui à plusieurs on réfléchit mieux, on trouve de l’énergie, des idées, on construit.
Bien sûr, parfois ce n’est pas facile, facile, il faut se caler au même rythme, accepter les différences, balancer son ego (ou au moins des morceaux) aux orties, accepter la remise en cause. Il faut aussi penser le commun, apprendre à s’écouter et à faire ensemble, parfois déconstruire. Ça prend du temps, mais ce qui émerge de cet exercice est solide, approprié par les participant·es qui savent pourquoi et comment iels en sont arrivé·es là…
Il n’y a pas de miracle ou de perfection, mais c’est vivant, ça foisonne, ça donne de l’énergie ! C’est pour toutes ces raisons que j’ai envie de partager et de faire vivre des moments d’intelligence collective !
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